L'Eroica Symphony a été jouée pour la première fois en privé au début d'août 1804. Deux représentations possibles ont suivi, dont une au palais Lobkowitz le 23 janvier 1805 (Maynard Solomon). Nous savons par la découverte des écrits du prince Joseph Franz Lobkowitz, l'un des celle de Ludwig van Beethoven mécènes, que la première représentation publique a eu lieu le 7 avril 1805, au Theater-an-der-Wien à Vienne, en Autriche. Il est clair que la performance n'a pas été aussi bien acceptée ou comprise que le compositeur l'aurait souhaité. "Même l'élève de Beethoven Ferdinand Ries a été induit en erreur par la "fausse" entrée de cor à mi-chemin du premier mouvement et a été réprimandé pour avoir dit que le joueur était "entré mal", a noté le pianiste et musicologue anglais Denis Matthieu. Le critique musical et journaliste américain Harold Schonberg a déclaré: « La Vienne musicale était divisée sur les mérites de l'Héroïque. Certains l'ont appelé le chef-d'œuvre de Beethoven. D'autres ont dit que l'œuvre illustrait simplement une recherche d'originalité qui ne s'est pas produite. »
Néanmoins, il était clair que Ludwig avait consciemment prévu de composer une œuvre d'une ampleur et d'une portée inégalées. Trois ans avant d'écrire l'Héroïque, Beethoven avait déclaré qu'il était mécontent de la qualité de ses compositions jusqu'à présent et « Désormais [il] empruntera une nouvelle voie ».
Clé et structure de la Symphonie Héroïque
L'œuvre a été composée en mi bémol majeur; l'orchestration réclamait deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, trois cors, deux trompettes, des timbales et des cordes. Hector Berlioz a discuté de l'utilisation par Beethoven du cor (mesures 166-260 pendant le troisième mouvement) et du hautbois (mesures 348-372 pendant le quatrième mouvement) dans son « Traité d'orchestration ». Les symphonie lui-même est le troisième de Beethoven (op. 55) et se compose de quatre mouvements:
- Allegro con brio
- Adagio assaï
- Scherzo-Allegro vivac
- Finale-Allegro molto
La Symphonie Héroïque et Napoléon Bonaparte
À l'origine, l'œuvre devait s'intituler « Symphonie Bonaparte » (Nouveaux bosquets), en hommage à Napoléon Bonaparte, le Consul de France qui avait commencé à réformer radicalement l'Europe après avoir mené de vastes campagnes militaires à travers le continent. En 1804, Napoléon se couronne empereur, ce qui irrite Beethoven. Selon la légende, le compositeur a déchiré la page de titre et rebaptisé plus tard la symphonie l'Héroïque parce qu'il refusait de dédier une de ses pièces à l'homme qu'il considérait maintenant comme un "tyran." Néanmoins, il a toujours autorisé le manuscrit publié à porter l'inscription « composée pour célébrer la mémoire d'un grand homme », malgré la dédicace de l'œuvre à Lobkowitz. Cela a conduit les historiens et les biographes à spéculer sur les sentiments de Beethoven envers Napoléon depuis lors.
La Symphonie Héroïque et la Culture Pop
Le lien Eroica-Napoléon est reconnu encore aujourd'hui. Peter Conrad a discuté de l'utilisation subconsciente de la symphonie par Alfred Hitchcock dans son film "Psycho:"
« Dans les films d'Hitchcock, l'objet le plus anodin peut se dresser de façon menaçante. Qu'y a-t-il de sinistre dans le disque de l'Héroïque de Beethoven, que Vera Miles trouve sur un tourne-disque de gramophone lors de son enquête sur la maison Bates? À l'âge de 13 ans, je n'en avais aucune idée, même si j'ai ressenti un frisson indéniable lorsque la caméra a regardé dans la boîte béante pour lire l'étiquette du disque muet. Maintenant, je pense que je connais la réponse. La symphonie résumeun courant sous-jacent constant de l'œuvre d'Hitchcock. Il s'agit de Napoléon, un homme qui, comme beaucoup de psychopathes d'Hitchcock, s'est érigé en dieu, et il comprend une marche funèbre pour l'idole renversée. Il se réjouit d'abord de la libération du héros des inhibitions morales, puis recule de consternation. Truffaut, détectant un malaise sous la jovialité de "The Trouble with Harry", a suggéré que les films d'Hitchcock étaient affligés par l'humeur analysée par Blaise Pascal [sic] — la tristesse d'un monde privé de Dieu."
La naissance du style héroïque
L'influence de Bonaparte, de la Révolution française et des Lumières allemandes sur Beethoven ont été considérables facteurs expliquant le développement du style dit « héroïque » qui en vint à dominer sa période médiane. Les traits de l'héroïque comprennent des rythmes entraînants (souvent, les œuvres de l'époque peuvent être identifiées comme autant par le rythme comme mélodie/harmonie), des changements dynamiques drastiques et, dans certains cas, l'utilisation d'instruments martiaux. L'héroïque contient le drame, la mort, la renaissance, les conflits et la résistance. Cela peut se résumer par « surmonter ». L'Eroica est l'un des jalons majeurs dans le développement de ce style emblématique de Beethoven. C'est ici que nous voyons pour la première fois l'ampleur, la profondeur, l'orchestration et l'esprit qui marquent une rupture avec les jolies mélodies agréables mélodiquement des périodes antérieures.
L'influence de Haydn et Mozart sur la Symphonie éroïque de Beethoven
Salomon discute des caractéristiques novatrices de la Symphonie éroïque et admet que certains de ces traits étaient « anticipés » par la musique tardive de Josef Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart. Salomon a dit que ces innovations incluent:
« L'utilisation d'un nouveau thème dans la section de développement du premier mouvement, l'emploi des vents à des fins expressives plutôt que coloristiques, le introduction d'une série de variations dans le Finale et d'une « Marcia funebre » dans l'Adagio assai, et utilisation de trois cors français pour la première fois en symphonique orchestration. Plus fondamentalement, le style Beethoven se nourrit désormais d'une fluidité rhétorique et d'un organicisme structurel qui donne à la symphonie son sens de continuité et d'intégralité dans une interaction constante de humeurs."
Le thème de la mort dans la Symphonie Héroïque
Salomon nous dit aussi qu'une autre caractéristique unique de la Symphonie Héroïque et des œuvres ultérieures est "l'incorporation dans la forme musicale" de l'idée de "mort, la destructivité, l'anxiété et l'agressivité comme terreurs à transcender dans l'œuvre d'art elle-même. Cette idée de transcender, ou de surmonter, comme mentionné précédemment, est au cœur de le style héroïque. Joseph Kerman, Alan Tyson, Scott G. Burnham et Douglas Johnson l'ont joliment paraphrasé lorsqu'ils ont écrit que la manipulation de la forme sonate d'une manière plus "complète" et "moins formaliste" était la caractéristique la plus innovante de l'Eroica Symphonie.
Caractéristiques innovantes de la Symphonie
Les innovations combinées ont finalement amené les gens à qualifier l'Eroica Symphony de chef-d'œuvre. Heinrich Schenker, l'homme qui a jeté les bases des futures analyses structurelles des musicologues, étudiants, professeurs, professionnels et amateurs, ont cité l'Eroica comme un exemple d'une telle pièce dans ses écrits avant sa mort dans le années 1930. Dans un article du New York Times, Edward Rothstein examine les affirmations de Schenker sur le concept de chef-d'œuvre et porte un regard spécifique sur l'Eroica. Rothstein pense que l'œuvre peut être qualifiée de chef-d'œuvre, mais pas pour les raisons harmoniques ou structurelles exposées par Schenker. Au lieu de cela, sa valeur réside dans l'interprétation potentielle qui peut découler de ce langage harmonique et souligne que ceci est entièrement objectif et soumis à la culture (« des significations culturelles complexes naissent d'une forme abstraite », comme il le dit ce).
Capstone sur la Symphonie Héroïque
Indépendamment de ses sentiments personnels à propos de la troisième symphonie de Beethoven, le fait qu'elle soit encore discutée dans l'une des les plus grands journaux du monde moderne témoignent de son pouvoir et de son impact sur la musique plus de 200 ans après sa création composé. La longueur, l'étendue des idées, la portée, l'orchestration et l'utilisation des instruments, l'incarnation musicale de la mort, l'idée de surmonter et les l'importance historique de l'œuvre en tant que représentation de la période des Lumières et donc de la Révolution française, sont respectées et reconnues tout au long de la monde.
Sources
Sources écrites :
- Berlioz, Hector. Traité d'Orchestration de Berlioz – Une traduction et un commentaire. Édité/traduit par Hugh MacDonald. Cambridge: Cambridge University Press, 2002.
- Conrad, Pierre. Les meurtres d'Hitchcock. New York: Faber et Faber, 2001.
- Joseph Kerman, Alan Tyson, Scott G. Burnham, Douglas Johnson: « L'idéal symphonique », Le nouveau dictionnaire de musique en ligne Grove éd. L. Macy (consulté le 20 avril 2003).
- Mathieu, Denis. « Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, op. 55 (Héroïque).” Notes à Beethoven, Les Symphonies Intégrales, Volume I. CD. Société du patrimoine musical, ID#532409H, 1994.
- Rothstein, Edward, « Disséquer un « chef-d'œuvre » pour découvrir comment il fonctionne », Le New York Times, mardi 30 décembre 2000, section Arts.
- Schönberg, Harold. La vie des grands compositeurs, Troisième édition. New York: W.W. Norton & Company Ltd., 1997.
- Salomon, Maynard. Beethoven, Deuxième édition révisée. New York: Schirmer, 1998.
Enregistrements sonores :
- Beethoven, Ludwig Van. Beethoven, L'intégrale des symphonies, tome I. Walter Weller, chef d'orchestre. Orchestre symphonique de la ville de Birmingham. CD. Société du patrimoine musical, ID#532409H, 1994.
Notes :
- Beethoven, Ludwig Van. Symphonies Nos. 1,2,3 et 4 dans le score complet. New York: Douvres, 1989.
